Historique succinct
On doit le Château actuel à EDGAR STERN, banquier, qui acheta en l’an 1900 le Domaine de Villette. Edgar STERN fit démolir l’ancien Château du XVIIIe siècle, conçu à l’italienne, qui avait été négligé depuis la disparition du dernier Marquis de Villette en 1859. Il y voulu une demeure plus grande et plus moderne, en style « néo Louis XIII » pour y recevoir nombreux amis après des battues de chasse à cour (sur les 1500 hectares de la Propriété), et les y logeant dans des magnifiques « suites », équipées d’ascenseurs, vastes salles de bains, chambres de personnel.
Il y donnera des grandes réceptions dans les 3 salons du rez-de-chaussée,
de près de 300 m².
La « grande guerre » de 1914-1918 mit fin à cette opulence par l’occupation des délégués financiers allemands.
La guerre suivante signe la fin de l’occupation du Domaine par la famille STERN, et peu à peu l’ensemble, abandonné, commence à se dégrader.
S’ajoutent ensuite les actes de pillage (140 cheminées disparues, les poignées décorées des espagnolettes, les poignées et serrures des portes, etc…) et enfin le vandalisme de la jeunesse : salir et casser pour casser…
L’Ouvrage
De toute évidence le banquier n’a pas lésiné sur la qualité des matériaux pour construire sa belle demeure.
L’alternance briques/pierre est de la meilleure qualité.
Les soubassements en pierre dure et les fondations en pierre de meulière font barrage aux remontées capillaires.
Les menuiseries intérieures et extérieures en chêne ont résisté aux multiples actes de vandalisme (exception faite pour celles … brûlées dans les âtres des cheminées).
Cela n’a pas échappé à l’œil aguerri de Nereo RANDON qui, malgré les nombreuses dégradations superficielles, a pressenti que le gros oeuvre était fait pour durer encore quelques centaines d’années, si bien entretenu.
Il faut rendre hommage aux Architectes auteurs du projet : CHATENAY et RANYRELLE pour l’intelligence du projet, lequel, grâce aux alternances de saillies et retraits, permet d’avoir davantage de lumière tout en allégeant l’aspect des façades (énorme, pour un Château de plus de 7000 M² de SHON).
Le confort et la sécurité intérieure sont réalisés par la présence de : 1 grand hall, 1 escalier d’honneur , 2 escaliers latéraux, 2 ascenseurs, des larges couloirs éclairés par des puits de lumière, etc.
La restauration
Animé par un esprit de sauvetage Nereo RANDON s’oppose « au démontage du Château » pour être vendu en « pièces détachées ». (proposition de Charles PIGONI) mais comprit très vite que dans le Domaine privé … nulle association de sauvegarde n’aurait eu raison.
Il pris part donc aux surenchères pour l’achat du Château en suppliant quelques hectares (7!) de terrain pour les accès et sorties…
Il fit plus d’une concession aux PIGONI … mais à la fin le prix d’achat ne fût pas désastreux.
Nereo RANDON créa une SCI aux fins de restaurer le Château à de simples fins d’habitations « pour toutes les bourses », comme se plu à écrire LE PARISIEN… en doutant. La décomposition en appartements étant quasiment « toute faite » par la distribution voulue par Edgard STERN… c'est-à-dire des suites parfois de 2 pièces… jusqu’à 4 et plus.
Le plus dur aura été « l’autofinancement » des associés… car le projet était trop risqué pour
des « simples banquiers »!
On commença par la réfection du toit, qui était devenu une vraie « passoire » et (s’il vous plaît) en conservant les 15 (quinze!) grandes cheminées en pierre et brique (en les dotant des mitres d’origine) et la plupart des verrières.
On continua par les planchers (nécessité de remplir les augets pour assurer une meilleure isolation phonique). Le doublage des carreaux des 173 fenêtres ! Ensuite l’aménagement des appartements, un par un (aux 4 coins, suivant les demandes ponctuelles des réservataires…).
Enfin : eau, gaz et électricité depuis près d’un km par la RN 17 (et le gaz « poussé » jusqu’au hameau de Villette, pour faire plaisir au Maire… qui oublia de signer le permis de construire ! …)
Et pour finir la restauration des parties communes… valant presque autant de travaux que les appartements!